Conception d’un bureau maison pour enfant

À la fois rangement, espace de jeu et bureau, ce petit meuble résoudra bien des problèmes de place, idéal dans une chambre d’enfant trop exiguë ! À quoi peut bien servir ce meuble ? Maison de poupées pour enfant, coffre à jouets, bureau, chevalet à peinture ou pupitre à musique? À tout cela sans doute… Et pourtant, ce petit bureau destiné à une chambre d’enfant reste très simple à fabriquer dès lors que l’on possède un outillage assez simple. Mis à part une lamelleuse, seul outil dont ne disposent pas forcément tous les bricoleurs.

Les éléments qui le composent sont quasiment tous rectangulaires, exceptée une paire de pignons échancrés à leur base. Fermés par un panneau en partie arrière, ces pignons sont reliés en face avant par deux bandeaux horizontaux. Insérés entre le fond et chacun des bandeaux (haut et bas), deux panneaux terminent le volume intérieur. Enfin, deux portes ferment la partie avant.

Un assemblage entièrement par lamelles

Les pans inclinés des pignons sont fermés par deux panneaux. Celui de derrière est fixe, celui de devant se rabat sur le dessus des portes pour former un vaste plan de travail. Côté endroit, une gouttière à crayons ajoutée sur ce panneau permet de retenir une feuille de dessin, un livre ouvert ou une partition musicale. Le matériau utilisé
est ici un panneau de 19 mm d’épaisseur en bois aggloméré revêtu d’un plaquage en bouleau. Les chants visibles sont replaqués avec du chant thermocollant.

Les assemblages se font par lamelles (sans besoin d’une visseuse à choc par exemple). La quincaillerie se résume aux charnières et aux deux poignées de portes. Les premières sont de deux types : charnières invisibles pour les portes (du type de celles utilisées pour les meubles de cuisine) et charnières plates en acier pour le plan de travail. Celles-ci peuvent être remplacées par des charnières à compas (plus élégantes) ou des charnières « à table» en laiton.

Les poignées de portes sont de type bouton, dont il existe de nombreux modèles dans les magasins de bricolage.

Attention au fil du bois !

Pour une telle réalisation, les chants des panneaux doivent être parfaitement nets. D’où la nécessité de faire débiter le matériau par le fournisseur si l’on ne possède pas de scie à panneaux ou au moins une bonne scie circulaire portative guidée. Lors de la commande, il est important de préciser le sens souhaité pour le fil du bois (repéré sur le plan).

Reste ensuite à recouper les pointes et encocher les pignons ainsi que les trois étroites bandes constituant les deux bandeaux et la gouttière si le fournisseur refuse de les préparer au motif de leur étroitesse. Pour un résultat propre, ces découpes réalisées à domicile sont ébauchées à la scie sauteuse (à défaut de scie circulaire), et terminées à la défonceuse avec une fraise à affleurer.

De la base des pignons est ici découpée après assemblage, d’où un risque d’éclats. Elle peut être découpée avant, de préférence après repérage et fraisage de l’emplacement des lamelles. Un vieux fer à repasser pour les chants d’habillage des chants avec de la bande de placage thermocollante est aisé. Mieux vaut utiliser un vieux fer (de brocante ou de dépôt-vente) car il n’est pas rare que des traces de colle restent sous la semelle (difficiles à retirer).

Pour les chants latéraux des pignons, il est préférable d’arrêter ces bandes un demi-millimètre au-dessus du sol. Sans être visible, ce décalage évitera de les arracher lorsque le meuble est déplacé en le traînant. Pour poncer les arêtes après découpe de l’excédent de placage, un abrasif de grain 150 est suffisant.

L’emplacement du fraisage des lamelles est repéré lors d’un prémontage du meuble à l’aide de sangles. Il est également possible de procéder liaison après liaison. Quelle que soit la méthode employée, ne pas oublier de régler la position de fraisage sur 20. Oublier ce réglage (une étourderie classique) imposerait une reprise du travail qui donnerait inévitablement du jeu aux lamelles. Une fois tous les assemblages fraisés, le montage du meuble ne présente aucune difficulté.

Ne pas se précipiter sur le collage

Un montage à blanc est toutefois prudent. Ne serait que pour repérer l’ordre de mise en place des pièces et pour préparer le serrage : quels serre-joints à quels endroits, quelles cales de protection utiliser ?

Le collage est une opération requérant à la fois calme et efficacité. Il s’agit en effet de travailler avec méthode pendant le temps ouvert de la colle. Attention à ne pas encoller les lamelles (elles risqueraient de gonfler). Après serrage, les excédents de colle sont aussitôt retirés avec un chiffon propre humidifié à l’eau tiède. S’il en reste quand la colle est sèche, utilisez un ciseau bien affûté.

Pour poser les charnières invisibles, il suffit de respecter les cotes d’usinage du fabricant. Il est toutefois plus pratique de percer les trous de 35 mm avec une perceuse à poste fixe plutôt qu’à main levée. Par contre, gabarit et cotes ne sont pas fournis pour les charnières plates de l’abattant : veillez à aligner les nœuds des charnières le long de la ligne de jonction.

Des alternatives économiques

Le choix d’une finition lasurée et transparente impose l’emploi d’un panneau de belle qualité. En optant pour une peinture, il devient possible de choisir un contreplaqué, un latté ou un contreplaqué ordinaire. Moins coûteux, ils sont facilement disponibles dans les magasins de bricolage. Les chants n’ont alors plus besoin d’être plaqués: un simple mastiquage suivi d’un ponçage méticuleux suffit.

À défaut de lamelleuse (qui peut être remplacée par la défonceuse avec une fraise disque spécifique et une fraise droite de 4 mm), il est possible d’utiliser des tourillons de 8 mm. Quoiqu’un peu plus longue que celle des lamelles, la pose avec un guide de tourillonnage est aisée et d’un coût sensiblement moindre.