Châssis de fenêtre en bois : veillez à l’étanchéité à l’air

Pour résoudre le problème d’étanchéité de la fenêtre et réaliser un nouvel enduit à pierres vues, il est indispensable de restaurer l’ensemble de l’encadrement.

Un mortier « armé» de fibres de lin

La solution la plus respectueuse passe par une restauration avec un mortier adhérant parfaitement à la maçonnerie existante. Il est constitué d’une base de terre argileuse et de chaux aérienne. Côté allège, une solution simple consiste à utiliser des ardoises pour réaliser la tablette intérieure.

Le mortier est composé de 2,5 volumes de sable (granulométrie 0/4), de 2,5 volumes de paillettes de lin* (qui constituent les agrégats) et de 3 volumes d’un liant composé pour moitié de chaux CL 90 et pour l’autre moitié de terre argileuse. Fibré grâce aux paillettes de lin (qui restent apparentes), ce mortier peut être fabriqué en quantité et employé en forte épaisseur jusqu’à 5 cm). Si l’on souhaite éviter la terre, il est possible de n’utiliser que de la chaux.

L’enduit de finition se compose de 5 volumes de sable (granulométrie 0/4 ou 0/2 en fonction de celui employé pour le rejointoiement
du mur) pour 2 volumes de liant (exclusivement chaux ou chaux coupé de terre argileuse dans la proportion de 1 volume de chaux pour 1 volume de terre).

Pour restaurer l’étanchéité en périphérie de la fenêtre, l’ancien calfeutrement a été préalablement gratté et enlevé avec une
spatule. À la place de la mousse ou des joints expansibles, un calfeutrement traditionnel a été réalisé avec de l’enduit.

Une microfissure de retrait est évidemment apparue après séchage. Mais jugée cohérente avec l’esthétique environnante, elle a été préférée au traditionnel couvre-joint.

Des habillages en ardoise

Alternative à la traditionnelle tablette en bois, l’ardoise est retenue pour l’appui de fenêtre. Fragile, ce matériau doit être traité « en douceur » .

Sa protection s’effectue avec un glacis constitué d’huile de lin et d’essence de térébenthine appliquée en trois couches : la première couche comprend 70 % d’essence de térébenthine et 30 % d’huile de lin ; la seconde comprend les deux composants à part égale; la troisième inverse les proportions (70 % d’huile de lin, 30 % d’essence de térébenthine). A noter que, pour éviter toute auréole, il faut impérativement étancher le surplus avec un papier absorbant.

Enfin, après un nettoyage à la brosse en chiendent, le linteau en chêne est à son tour nourri avec le même glacis. Côté finition, il est possible de cirer l’ardoise, une fois le glacis sec. Le cadre en bois de la fenêtre est, quant à lui, décapé au vinaigre d’alcool puis rincé à l’éponge humide.